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CARCASSONNE
   
             
         
   
Auteur: K. J. Wrede Année: 2000
Editeur: Hans Im Glück Joueurs: 2 à5
Public: tout public Durée: 45 min
Mécanismes: pose, topologie, puzzle
Facilité des règles: 8/10 Materiel: 8/10
Hasard: 3/10 Note: 8/10
 
         
               
 


Lauréat du Spiel des Jahres 2001, un prix qui couronne plutôt des jeux grand public, Carcassonne est un jeu qui a rencontré un grand succès commercial. L’auteur et l’éditeur ont donc continué à exploiter ce remarquable filon en sortant des extensions pas toujours indispensables. D’autres jeux ont été commercialisés sous la bannière de Carcassonne et aujourd’hui le logo du jeu est quasiment une marque en soi.

Le jeu

Il se compose d’un jeu de 72 tuiles paysage. Ce sont des carrés où peuvent figurer des portions de ville, de route, de champs ou des abbayes.
Chaque joueur reçoit 8 pions d’une couleur.
Une tuile de départ (dos grisé) est posé au centre de la table.
A son tour un joueur doit piocher une tuile à l’aveuglette et la placer de façon à agrandir la cité. Il est nécessaire d’observer une cohérence dans la pose et de respecter les continuités des routes, des villes etc.…
Le joueur peut également s’il le désire poser un de ses partisans sur la tuile qu’il vient de poser. Le pion peut être posé soit sur la route, c’est alors un brigand, sur la ville, c’est alors un chevalier, sur une abbaye, c’est un moine et sur un champs c’est un paysan. Il est interdit de placer un pion sur une unité géographique qui en contient déjà un. Il est par contre tout à fait possible de réunir deux éléments distincts avec chacun un pion et d’obtenir un élément avec plus d’un pion ( par ex. réunir deux routes avec chacune un brigand par une autre tuile route).

En cours de partie il peut y avoir des attributions de point :
Dans tous les cas les points sont donnés au joueur qui a une majorité de pion sur l’élément géographique décompté. En cas d’égalité tous les joueurs majoritaires gagnent des points.
Si une ville est terminée (elle doit être complètement ceinturée de remparts) :2 points pour chaque tuile de la ville plus 2 points par blason. Une exception : une ville de deux tuiles ne rapporte que 2 points.
Si une route est terminée (elle est délimitée de chaque coté par un carrefour, ou une construction) :1 point pour chaque tuile de la route.
Lorsqu’une abbaye est complétée (quand la 8eme tuile qui l’entoure est posée), le joueur qui a posé un moine dessus gagne 9 points.
Quand une unité est achevée en cours de partie et qu’elle décomptée les joueurs récupèrent dans leur main les pions qu’ils y avaient placés.

Fin du jeu : quand la dernière tuile est posée.
Les paysans dans les champs : pour le ou les joueurs majoritaires, chaque ville terminée qui borde ou qui se trouve à l’intérieur du champs rapporte 3 points (et pas 4 comme indiqué dans la première version des règles). Un champs est délimité par le vide autour des tuiles, les routes, les villes.
Pour un abbaye : 9- le nombre de tuiles manquantes pour l’entourer complètement.
Route inachevée : 1 point/ tuile ( autant qu’une route achevée, ça sent le bug !)
Ville inachevée : 1 point/tuile

Variantes
La règle n’est pas vraiment jouable en l’état, heureusement elle se prête bien aux variantes, en voici quelques unes les plus indispensables en tête :

- Le jeu compte en réalité 71 tuiles, car il y a une tuile de départ. Pour que chaque joueur placent le même nombre de tuile, il faut retirer face visible 1 tuile à 2 joueurs, 2 tuiles à 3 joueurs, 3 tuiles à 4 joueurs, 4 tuiles à 5 joueurs.
- Les routes, les villes inachevées et les abbayes incomplètement entourées ne rapportent aucun point en fin de partie. Cela encourage les joueurs à entreprendre des constructions de taille réaliste.
- Le premier joueur ne tire pas une tuile mais deux, il en choisit une pour la placer et passe celle qui reste au prochain joueur qui en tirera une nouvelle. Ainsi chaque joueur à le choix entre deux tuiles.
- Interdiction de créer des zones vides entourées de tuiles.
- En début de partie chaque joueur reçoit une abbaye, puis toutes les tuiles sont distribuées de façon à ce que les joueurs aient connaissance de tout leur jeu.
- En début de partie chaque joueur reçoit une abbaye qui si elle est inachevée rapportera des points négatifs.

Mon opinion

Carcassonne est l’exemple même du jeu convivial, à la fois plaisant et intéressant. Les joueurs prennent des décisions sans sombrer dans la reflexionite aiguë qui plombe l’ambiance. Carcassonne à eu un succès mérité, le problème est de savoir si tout le monde joue bien au même jeu. Avec toutes les variantes qui circulent, je me suis aperçu que chacun se fait une opinion du jeu en se basant sur des règles différentes. C’est un peu ennuyeux d’expliquer les règles à chaque fois qu’il y a un nouveau joueur. Je regrette que l’éditeur n’ait pas proposé une aide de jeu reprenant la distribution numérique des différents types de tuile. Qui d’entre vous serai intéressé à jouer aux dominos sans les connaître ? L’évaluation des probabilités de sortie me semble indispensable pour avoir un peu de contrôle sur la partie.
Le jeu se positionne bien, avec une durée inférieure à une heure et il est courrant d’enchaîner deux ou trois parties à la suite. Il y a plein de moyens pour arriver à la victoire et il est possible de jouer aussi bien en père de famille (des petits scores en continu), en constructeur mégalo ou en saboteur sournois.
Le jeu du pion est une facette du jeu il autorise des tas de coups pendables si on anticipe une probable connections avec une construction lucrative jouée par vos adversaires. Il faut penser à toujours avoir un deux pions disponibles en main pour les bons coups mais ce n’est pas toujours facile de ménager sa main. Les paysans par exemple restent définitivement en jeu.
Carcassonne n’est donc pas un simple puzzle, c’est un jeu plein de surprises qui peut se jouer de nombreuses fois et ce avec tous les publics. Un bon choix dans la catégorie des poids moyens.