Voici
un petit jeu de carte bien sympathique qui utilise le principe du
choix simultané. Pour atténuer le hasard de la donne
des cartes Stefan Dorra a une idée astucieuse ; une partie
se dispute en autant de manches qu’il y a de joueurs et à
chaque manche les joueurs passent leur jeu à leurs voisin,
si bien que tout le monde joue toutes les donnes !
Préparation
Il y a trois types de cartes : les cartes bouées, les 24
cartes niveau d’eau échelonnées de 1 à
12, et les 60 cartes temps de valeur de 1 à 60.
Les cartes niveau d’eau constituent une pioche face cachée
au centre de la table.
Chaque joueur reçoit 12 cartes temps, le reste de ces cartes
est définitivement retiré de la partie.
Chaque joueur compte le nombre de bouées qui figurent sur
ses cartes temps. Il y des cartes avec des demi bouées et
si le total n’est pas un nombre entier, il est arrondi à
l’inférieur. Les joueurs reçoivent autant de
cartes bouées qu’ils étalent devant eux.
Le jeu
Deux cartes niveau d’eau sont retournées. Les joueurs
choisissent une carte de leur main et la jouent simultanément.
Le joueur qui a joué la carte la plus forte prend la carte
de niveau d’eau la plus faible et la place devant lui sur
une carte niveau d’eau gagné auparavant s’il
y en a une. Le second joueur a avoir jouer la plus forte carte prend
la carte niveau d’eau la plus forte.
Les niveaux d’eau devant chaque joueur sont examinées
et celui qui a le plus haut niveau doit retourner une carte bouée.
S’il y a une égalité les deux joueurs retournent
une bouée. Le joueur qui doit retourner une bouée
et qui n’en possède plus se retire de la manche en
cours.
Une manche se joue en 12 tours et il y a autant de manches que de
joueurs.
Le score
En fin de manche, les joueurs gagnent 1 pt par bouée restante,
le joueur (ou les joueurs en cas d’égalité)
avec la carte de niveau d’eau la plus faible reçoit
un bonus de 1 pt. Les joueurs qui ont été éliminés
durant la manche perdent 1pt.
Pour la manche suivante chaque joueur récupère le
jeu de son voisin de gauche y compris les bouées. Les 24
cartes niveau d’eau sont mélangées pour reformer
la prochaine pioche.
Variante
Les joueurs en commençant par celui avec le plus de bouées
jouent leurs cartes faces visibles. Le premier joueur du tour suivant
est le voisin de gauche de celui qui vient de perdre une bouée.
Si deux joueurs ont perdu une bouée c’est le voisin
de gauche du joueur à qui il en reste le moins qui commence.
Si l’égalité persiste, la règle ne le
précise pas mais on peut désigner le voisin qui a
le plus de bouées.
Mon opinion
La première et inévitable remarque des joueurs qui
découvrent Land Unter c’est « Il y a trop de
hasard ! Lui il a 6 bouées et moi j’en ai que 3 ! »
Rassurez vous le jeu est bien fait et si vous avez beaucoup de bouées
c’est que votre jeu est faible avec de nombreuses cartes temps
de valeur intermédiaires. Contrairement à ce que l’on
pourrait penser les cartes hautes sont intéressantes, elles
permettent de recouvrir la carte niveau d’eau devant soi par
une plus faible. Le jeu par manches avec les donnes qui circulent
de mains en mains est une excellente idée, mais elle ne supprime
pas complètement le hasard. En effet les manches ne se ressemblent
pas car le couple de carte niveau d’eau mis en jeu à
chaque tour n’est pas le même, les cartes étant
mélangées entre chaque manche.
Le jeu est très sympa chaque joueur doit écouler toutes
ses cartes en évitant de jouer la deuxième carte la
plus haute, celle qui donne la pire carte de niveau. Ca laisse pas
mal de latitude pour de sympathiques coups fourrés. L’exemple
même du jeu tout public, un bon cocktail de hasard, de bluff
et de tactique. Le jeu c’est d’ailleurs bien vendu et
à bénéficier de plusieurs éditions,
la première chez Fx Schmidt intitulée Zum Kuckuck
était laide, la dernière chez Amigo est tout à
fait craquante avec ses petits moutons trés cartoon. Dans
le même style l’auteur a crée un autre jeu lui
aussi réussi : Hick Hack in Gackelwack.
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