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FINSTERE FLURE
   
             
         
   
Auteur: F. Friese Année: 2003
Editeur: 2 f Spiele Joueurs: 2 à 7
Public: tout public Durée: 1h
Mécanismes: course, prévision
Facilité des règles: 8/10 Materiel: 9/10
Hasard: 4/10 Note: 9 /10
   
 
             
 

Quand je suis allé au salon d’ Essen, la Mecque des jeux de société, je m’étais promis de ramener des jeux jouables à six joueurs et je suis revenu avec une boite de Finistere Flure sans avoir eu d’avis préalable. Il faut dire que la boite est immédiatement attirante avec son design de vieux comics écornés qui constitue déjà une promesse à se fendre la gueule entre amis. Rien d’étonnant donc que Finistere Flure soit la première boite ouverte à mon retour en France.

Le jeu
Chaque joueur à quatre personnages ( trois à partir de quatre joueurs) qui ont eu le malheur de s’aventurer dans une crypte, pour s’en sortir pas d’autre solution que de traverser toute la grille du plateau et rejoindre la sortie. Mais vous n’êtes pas seuls, l’abominable Furunkulus, un monstre en quête de pitance, rôde et guète les infortunés qui passent à sa portée.
Il s’agit donc d’un jeu de course où le gagnant est le premier joueur à amener trois (deux à partir de quatre joueurs) de ses personnages en lieu sûr. Un tour de jeu se déroule de la manière suivante, les joueurs déplacent leurs pions puis le monstre se déplace. Chaque personnage est un pion à double face blanche et noire qui indique un potentiel de mouvement, si on additionne la valeur des deux faces le résultat est toujours 7. Après chaque déplacement le pion est retourné et ne peut être redéplacé qu’au tour suivant. Les joueurs vont déplacer un après l’autre un de leurs personnages jusqu’à ce que tous aient été déplacés. Le monstre va ensuite se déplacer selon un jeu de tuiles qui peuvent être soit un nombre de cases à parcourir soit faire une ou deux victimes dans la limite de 20 cases! Le monstre à un mode de déplacement particulier, sur chaque case de son parcours il regarde à droite, à gauche, devant lui et se dirige vers la victime la plus proche. Mais il est un peu limité niveau QI et si, sur sa droite et sur sa gauche il y a deux victimes à égale distance, il ne peut pas se décider et continuera tout droit. De même si aucun personnage n’est visible il avancera tout droit.
Le jeu se joue en deux parties, lorsqu’il ne reste qu’une tuile de déplacement à Furunkulus, la seconde partie débute en remélangeant les tuiles précédemment jouées. Pendant la première partie, chaque personnage éliminé revient en jeu au début du parcours, après leur sort sera définitif.
Pour corser la difficulté, le terrain réserve quelques bonnes surprises, flaques de sang glissantes, pierres derrière lesquelles il est possible de se cacher, passages secrets réservés au monstre qui lui permettent de resurgir à l’autre bout du plateau lorsqu’il se dirige droit dans le mur. Les pierres peuvent être poussées par les personnages à condition qu’il n’y ait rien derrière par contre le monstre bien plus fort peut écraser un personnage en poussant une pierre contre le mur.
Dans la version avancée du jeu, les pierres imposent une direction au monstre quand il les atteint, tourner à droite ou rebrousser chemin, d’autres pierres encore sont transparentes. Deux portails de téléportation (réservés au monstre, rien n’est épargné aux personnages) sont également fournis.

Variante
Pour augmenter les possibilités de coups foireux j'ai remplacé 3 pierres par 4 miroirs à deux faces orientés selon la diagonale de la case. Ces miroirs fonctionnent comme des pierres (il est possible de les pousser) et ils réfléchissent l'image des jetons selon la perpendiculaire, à condition que le trajet jeton-miroir soit sans obstacles. Le monstre avec son intelligence limitée prend les images pour des proies, il est alors possible de le diriger à distance par le jeu des miroirs et de l'attirer vers d'autres proies bien réelles.

Mon opinion


Ce jeu est mon coup de cœur d’Essen 2003. C’est un des rares jeux qui arrive à réunir ambiance et tactique, pour s’en rendre compte il suffit de voir une tablée de Finistere Flure. Tantôt sérieux, tantôt hurlant «Aaargh, au monstre !!!» les joueurs prennent un plaisir évident qui tient à la fois au thème, au matériel et au coté prédictif du jeu. Finistere Flure n’est certes pas très stratégique mais une fois que l’on à compris l’algorithme de déplacement du monstre les coups tactiques pleuvent. C’est réjouissant de faire coucou au monstre pour l’attirer vers une proie plus proche de lui. Méfiez vous car certains joueurs -surtout dans la première partie du jeu- n’hésitent pas à effectuer des missions suicide et se jeter dans la gueule du loup rien que pour vous embêter, les vilains! Le dernier joueur à déplacer un personnage est donc privilégié, ce n’est pas un défaut, il faut juste penser à en tenir compte. Comparé à Roborally dont la mécanique est semblable, le jeu gagne en fluidité et en rapidité. Un joli coup de la part de Friedmann Friese qui confirme sa notoriété croissante.
A mon avis Finistere Flure réussi l’équilibre idéal entre plaisir, accessibilité et intérêt ludique. Nul besoin d’attendre Halloween pour vous l’offrir !