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BALI
   
             
         
   
Auteur: U. Rosenberg Année: 2001
Editeur: Kosmos 2001 Joueurs:
Public: Joueurs confirmés Durée: 1h 15
Mécanismes: plis
Facilité des règles: 5/10 Materiel: 6/10
Hasard:3 /10 Note: 8/10
 
         
               
 

Bali est un jeu à la frontière du jeu de plateau et du jeu de cartes. Chaque joueur va s'efforcer de devenir influent sur une île, puis d'y déclencher une distribution de points.

Préparation
Alignez les tuiles Masque par rangées de valeur identique et croissante (1 rangée de 2, 1 rangée de 3.). Ajoutez y les 4 tuiles ovales de bonus +3. Toutes ces tuiles représentent des points de victoire.

Posez les 4 cartons carrés figurant les 4 îles sur la surface de jeu en les espaçant assez et en respectant toujours la même orientation (par ex . coté bleu au Nord). Chaque joueur contrôle un coté de couleur de chacune des îles.

Retirez du paquet les 4 cartes de début de jeu et distribuez en une à chaque joueur. Sur ces cartes apparaissent un chiffre - le joueur avec le plus petit chiffre sera le joueur actif en début de partie - et un symbole Bleu ( Prince) suivi du nom d'une des île ainsi qu'un symbole Jaune (Prêtre) aussi suivi d'un nom d''île. Chaque joueur va alors placer un jeton bleu et un jeton jaune sur les îles indiquées par sa carte (et sur le coté qu'il contrôle bien sûr).

Détail non précisé dans les règles : à 3 joueurs placez également les 2 jetons sur les îles indiquées par la carte début de jeu non distribuée, mais du coté que contrôlerait un 4ème joueur fictif.

Distribuez alors 3 cartes faces cachées par joueur et par île en les posant du coté que contrôlent les joueurs. Ainsi à 3 joueurs, chaque île a 3 petits tas de cartes autour d'elle et un coté sans carte.

Posez le Dalang (la figurine en carton) sur l'île du prince du joueur à droite du joueur actif. Le Dalang ne sert qu'à visualiser sur quelle île se déroule l'action en cours.

Le jeu
Les joueurs prennent dans leur main le tas de carte qui leur appartient provenant de l'île où se trouve le Dalang.

Au début du jeu et à chaque changement de joueur actif, le joueur actif reçoit 2 cartes de la pioche les autres joueurs 1 carte. Le joueur actif peut jouer un nombre quelconque de cartes et dans l'ordre qu'il veut.

Il perd la main si :

  • il est contré,
  • il déclenche une distribution de points,
  • il décide de passer.

  • Voici le détail des cartes :

    Le joueur actif joue une carte Guerrier (Krieger)
    Il doit désigner un joueur qui ne participera pas au combat. Les autres doivent répondre à l'attaque en jouant eux aussi un Guerrier. S'ils sont dans l'incapacité de le faire, ils fuient. Ils doivent se défausser jusquà n'avoir que 3 cartes en main et répartir face cachée ces 3 cartes sur leurs propres tas des 3 autres îles (répartition libre : il est possible de poser une carte sur chaque tas ou 3 carte sur le même tas, etc.). Le joueur qui a fuit revient en jeu si le joueur actif change ou si le Dalang est déplacé sur une autre île.

    Un joueur peut contrer le joueur actif en répondant à l'attaque avec 2 cartes Guerrier. Dans ce cas le tour est fini après que tous les joueurs aient répondu à l'attaque, et alors, le joueur actif change en respectant le sens horaire. Le joueur qui a contré en jouant 2 cartes, en récupère une en piochant dans le talon.

    Le joueur actif joue une carte Erudit (Gelehrter)
    Il peut au choix :

    • soit prendre jusqu'à 3 cartes de sa main et les répartir faces cachées sur le dessus de ses 3 autres piles de cartes. La répartition est libre ; le joueur peut par exemple mettre les 3 cartes sur le même tas ou 2 cartes sur un tas et une carte sur un autre, etc.
    • soit récupérer une par une jusquà 3 cartes de ses tas sur les 3 autres îles. Attention, le joueur choisit le tas mais pas la carte ; il doit prendre la carte supérieure de la pile.

    Les autres joueurs ont ensuite la possibilité si ils le veulent de jouer un Erudit après le joueur actif. Un joueur peut contrer le joueur actif en jouant 2 cartes Erudit. Dans ce cas le joueur actif change en respectant le sens horaire et le joueur qui a contré en jouant 2 cartes, en récupère une en piochant dans le talon.

    Le joueur actif joue une carte Artiste (Künstler)
    Le joueur peut se défausser jusquà 3 cartes de sa main et piocher le même nombre de carte du talon. Comme pour la carte précédente, les autres joueurs ont ensuite la possibilité s'ils le veulent de jouer un Artiste après le joueur actif. Un joueur peut contrer le joueur actif en jouant 2 cartes Artiste. Dans ce cas le joueur actif change en respectant le sens horaire et le joueur qui a contré en jouant 2 cartes, en récupère une en piochant dans le talon.

    Le joueur actif joue une carte Prêtre (Priester)
    Il déclenche un conflit d'influence. La carte jouée est immédiatement défaussée. Chaque joueur en commençant par le joueur actif montre à tous une partie ou la totalité des cartes Prêtre de sa main. Le joueur qui a montré le plus de carte Prêtre s'accapare du jeton Prêtre (jaune) et le place de son coté de l'île. L'égalité nest pas précisée dans les règles. Je vous propose de la jouer de cette façon :

    • d'abord avantage au joueur qui défend,
    • ensuite si l'égalité ne concerne pas le joueur qui défend, avantage au joueur actif,
    • sinon avantage au joueur qui suit le joueur actif dans le sens horaire.
      Attention : les cartes montrées ne sont pas défaussée et le joueur actif conserve la main.

    Le joueur actif joue une carte Prince (Fürst)
    Jeu identique à la carte Prêtre.

    Le joueur actif joue une carte Dalang
    Sur chaque carte Dalang figurent 2 noms d'îles. Le joueur choisit une des 2 îles et l'annonce. Un autre joueur peut alors s'opposer au déplacement en se défaussant de 1 carte Dalang où figure aussi le nom de l'île choisie. Ce joueur pioche aussitôt une carte mais le joueur actif conserve la main.

    Si personne ne s'oppose au déplacement, le joueur actif déplace la figurine du Dalang sur l'île choisie. Tous les joueurs posent alors (autour de l'île qu'ils quittent) leurs cartes faces cachées en choisissant leur ordre. Ils saisissent ensuite leur pile de cartes qui se trouve autour de la nouvelle île.

    Attention : si le joueur actif contrôle au moins un des deux personnages de l'île, il y a distribution de point et dans ce cas les joueurs saisissent leur pile de cartes qui se trouve autour de la nouvelle île, et prennent en main uniquement les 4 cartes du dessous et se défaussent du reste s'ils en ont plus de 4.

    Contrôle d'un personnage : le second joueur à contrôler un personnage prend une tuile Masque disponible de valeur la plus faible. Le joueur actif fait ensuite pareil. Bien sûr s'il ne reste qu'une tuile masque cest le joueur actif qui la prend car c'est lui qui a fait tout le boulot !
    Contrôle des deux personnages : le joueur actif prend une tuile masque disponible de valeur la plus faible.
    Dans ces deux cas, le joueur actif a gagné des points, il y a changement de joueur actif. S'il y a un déplacement et que le joueur actif ne contrôle pas de personnage il n'y a pas de distribution de points, le joueur actif ne change pas et le jeu se poursuit sur la nouvelle île.

    Le jeu prend fin quand la dernière tuile masque est prise. On regarde alors si un joueur contrôle à la fois le Prêtre et le Prince d'une même île, auquel cas il reçoit un bonus de 3 points.

    Mon opinion

    Bali est un jeu passionnant et tout à fait déstabilisant même pour le joueur expérimenté. Pour avoir une idée du jeu il faut s'imaginer jouer à un jeu de carte relativement simple sur quatre tables de jeu physiquement différentes. L'idée de génie de Uwe Rosenberg est d'avoir donné aux joueur la possibilité de modifier leur main avec les cartes quils ont sur les autres tables !

    Parmi les jeux que j'ai découvert en 2001, Bali est celui qui m'a le plus impressionné. D'abord parce que son mécanisme est réellement novateur, ce qui est devenu rare à une époque où l'on recycle trop souvent des recettes éprouvées. Ensuite parce qu'il y a un rééquilibrage constant au cours de la partie : après un déplacement, les joueurs se retrouvent avec au maximum 4 cartes en main, lorsqu'il y a distribution de points c'est souvent deux joueurs qui en bénéficient car contrôler à la fois le Prêtre et le Prince est difficile. Et plus on avance dans la partie plus les tuiles Masque rapportent des points de victoire ce qui autorise des retournements de situation spectaculaires. Nous avons bien affaire à un jeu d'influence c'est à dire un jeu où l'avantage n'est jamais acquis et où les rapports de force ne cessent de fluctuer.

    Du coté des défauts mineurs on notera juste que le jeu nécessite un certain apprentissage qui découragera peut-être le joueur occasionnel et que le thème est tout à fait factice. Je suis d'accord avec vous, c'est du chipotage.

    Un graphisme esthétique, un prix serré en regard de la richesse tactique du jeu et des règles novatrices font de Bali un jeu indispensable à tout joueur averti.